Science et religion : la nécessaire réinterprétation des textes sacrés

Les participants au segment « Paroles divines » : Sonia Sarah Lipsyc, Sébastien Doane et Michael Nafi Crédit photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Les participants au segment « Paroles divines » : Sonia Sarah Lipsyc, Sébastien Doane et Michael Nafi Crédit photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Pour certains, le dialogue entre la science et la religion relève de l’impossible. Les participants à notre segment « Paroles divines » ne sont pas de cet avis. « Ce qui pose problème, c’est quand la science essaie de faire de la religion et la religion essaie de faire la science », rétorque le bibliste Sébastien Doane. Il discute avec le chercheur en philosophie musulmane Michael Nafi et la sociologue et directrice d’ALEPH Sonia Sarah Lipsyc, de la relation complexe entre les discours religieux et scientifiques, et de la nécessité de reconsidérer les textes à la lumière des connaissances actuelles.

« La religion n’a pas à intervenir dans la science, en revanche, la science ne vit pas en vase clos », ajoute Michael Nafi.

« On n’a pas besoin de laisser notre tête à la maison quand on lit la Bible », dit Sébastien Doane. Écrite il y a 2000 ans, la Bible « parle du monde qui lui est propre et de la compréhension du monde de son époque ».

« La science, pour certains, c’est comprendre les œuvres divines », dit Sonia Sarah Lipsyc, directrice d’ALEPH (Centre d’études juives contemporaines de la Communauté sépharade unifiée du Québec).

« La question de la causalité dans la science reste entière. Les causes, en science, on les trouve à rebours. On n’y a pas accès directement », ajoute Michael Nafi.

Relectures modernes
Sonia Sarah Lipsyc note qu’il y a trois attitudes dans la communauté juive en ce qui concerne la relation entre science et religion. « Il y a ceux qui considèrent que tout est déjà dans les textes, ceux qui pensent que ce sont deux mondes différents qui ne sont en rien compatibles, et ceux qui sont plus dialectiques. »

« Le courant scientiste, qui essaie de trouver des concordances entre la science et le Coran, est un phénomène nouveau qui ne s’inscrit pas dans l’exégèse classique », explique Michael Nafi.

Michael Nafi est docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cegep John Abbott et chercheur en philosophie musulmane.
Sonia Sarah Lipsyc est directrice d’ALEPH (Centre d’études juives contemporaines de la Communauté sépharade unifiée du Québec), docteure en sociologie, auteure, chercheuse, enseignante et dramaturge.
Sébastien Doane est bibliste, doctorant à l’Université Laval et auteur de livres sur l’interprétation de la Bible.

Pour écouter l’émission cliquez ici

Le jeudi 3 mars 2016, « Paroles divines », séquence mensuelle dans l’émission « Plus on est de fous, plus on lit » animée par Marie-Louise Arsenault sur Radio-Canada.