Les religions monothéistes et la violence

Les participants au segment « Paroles divines » : Sonia Sarah Lipsyc, Sébastien Doane et Michael Nafi Crédit photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Les participants au segment « Paroles divines » : Sonia Sarah Lipsyc, Sébastien Doane et Michael Nafi Crédit photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Dernière émission de la saison, jeudi 8 juin 2016, de la séquence « Paroles divines » à laquelle participent mensuellement depuis la rentrée 2015, Dr Sonia Sarah Lipsyc dans « Plus on est de fous, plus on lit  » animée par Marie-Louise Arsenault sur Radio Canada.

Séquence de 28 minutes à partir de 14h29

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JUDAISME ET MODERNITE

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Entretien de Sonia Sarah Lipsyc avec  Mathieu Lavigne pour l’émission « Foi et Turbulences » sur les ondes de la radio chrétienne V.M (Villa Maria) à Montréal.

Quels sont différents courants du judaisme dans le monde, présents d’ailleurs à Montréal ? Est-ce qu’une femme peut-être rabbin ? Est-ce que les femmes étudient le Talmud ? Que signifie le féminisme dans le judaisme ? Qu’en est-il du divorce dans la loi juive ? Quelles sont les figures de femmes dans la Bible qui vous ont marquée ? Comment le judaisme perçoit-il la laicité? Le dialogue inter religieux avec les chrétiens et les musulmans ?

30 minutes

Rappel: La première synagogue, de rite orthodoxe, Spanish and Portuguese fut crée en 1768 et la troisième de rite réformée, le Temple Emmanuel Beth Chalom, fondée en 1882.

Entretien diffusé le 6 avril 2016.

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Voiles, perruques et vêtements longs : les tenues prescrites par les religions

Sébastien Doane, Sonaia Sarah Lipsyc et Michael Nafi. Photo : Radio-Canada/Mathieu Arsenault

Sébastien Doane, Sonaia Sarah Lipsyc et Michael Nafi. Photo : Radio-Canada/Mathieu Arsenault

Dans leurs saintes écritures, l’islam, le judaïsme et la chrétienté recommandent, parfois de façon discrète, de porter certains vêtements par pudeur. Nos chroniqueurs de la rubrique Paroles divines, la sociologue Sonia Sarah Lipsyc, le bibliste Sébastien Doane et le professeur de philosophie Michael Nafi, discutent des mœurs vestimentaires des pratiquants orthodoxes de chacune des trois grandes religions monothéistes.

Michael Nafi est docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cegep John Abbott et chercheur en philosophie musulmane.
Sonia Sarah Lipsyc est directrice d’ALEPH (Centre d’études juives contemporaines de la Communauté sépharade unifiée du Québec), docteure en sociologie, auteure, chercheuse, enseignante et dramaturge.
Sébastien Doane est bibliste, doctorant à l’Université Laval et auteur de livres sur l’interprétation de la Bible.

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Le mardi 3 mai 2016, « Paroles divines », séquence mensuelle dans l’émission « Plus on est de fous, plus on lit » animée par Marie-Louise Arsenault sur Radio-Canada.

Cacher, halal, hostie et cie : l’alimentation dans les grandes religions

Sébastien Doane, Sonia Sarah Lipsyc et Michael Nafi. Photo : Radio-Canada/Stéphanie Dufresne

Sébastien Doane, Sonia Sarah Lipsyc et Michael Nafi. Photo : Radio-Canada/Stéphanie Dufresne

Entre l’agneau pascal qui suit le carême, le pain azyme de la Pessa’h et les aliments halal nouvellement certifiés au Canada, les religions ont encore une grande influence sur comment nous nous nourrissons. Dégustation de la parole divine (et de quelques sucreries) avec le bibliste Sébastien Doane, la sociologue et dramaturge juive Sonia Sarah Lipsyc et le chercheur en philosophie musulmane Michael Nafi.

 

Le christianisme, une religion « gloutonne »

Le carême est associé au jeûne et à la privation, explique Sébastien Doane, mais le christianisme est en fait une religion qui célèbre la bonne chère et le bon vin. « Dans l’Évangile de Mathieu, chapitre 11, verset 19, on traite Jésus de glouton et d’ivrogne, note-t-il. On se souvient de Jésus buvant du vin. Le vin était utilisé à l’époque pour marquer l’alliance avec Dieu. »

Même chose pour l’hostie, symbolisant le pain brisé qui évoque la communion avec le corps brisé du Christ. « En partageant le pain, le Christ peut encore être présent parmi nous. »

Le judaïsme, les aliments pour raconter l’histoire
Alors que la Pessa’h, ou Pâque juive, bat son plein, Sonia Sarah Lipsyc explique que les traditions culinaires associées à cette fête servent à se remémorer l’histoire. La Pessa’h célèbre en effet la sortie des Juifs de l’esclavage d’Égypte, sortie qui s’est faite très rapidement, en une seule nuit. Les Juifs n’ont donc pas eu le temps de faire lever le pain, d’où la tradition d’y manger du pain azyme, sans levain.

On y mange également des herbes amères pour rappeler les 250 ans d’esclavage, et un mélange de noix et de pommes pour évoquer l’Argyle, et par extension la participation du peuple juif à la construction des pyramides. Les enfants posent des questions, auxquelles répond l’officiant par la haggada, le récit de l’Exode.

L’islam, des commandements très simples

Contrairement au judaïsme, qui compte une longue liste de restrictions alimentaires, les consignes coraniques en la matière sont très peu nombreuses, explique Michael Nafi. Il est interdit de manger une bête que l’on trouve déjà morte, le sang et le porc. Quant à l’alcool, l’interdit est simplement de ne venir en état d’ébriété à la prière.

« Certains ont une spiritualité plus stricte », nuance-t-il, faisant référence notamment au ramadan et à l’interdiction de boire de l’alcool, mais ces obligations ne sont pas inscrites dans le Coran.

Sur l’abattage halal, ajoute-t-il, « la controverse est récente, et elle est d’abord politique, parce que l’islam est sous les loupes ».

Michael Nafi est docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cegep John Abbott et chercheur en philosophie musulmane.
Sonia Sarah Lipsyc est directrice d’ALEPH (Centre d’études juives contemporaines de la Communauté sépharade unifiée du Québec), docteure en sociologie, auteure, chercheuse, enseignante et dramaturge.
Sébastien Doane est bibliste, doctorant à l’Université Laval et auteur de livres sur l’interprétation de la Bible.

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Le jeudi 7 avril 2016, « Paroles divines », séquence mensuelle dans l’émission « Plus on est de fous, plus on lit » animée par Marie-Louise Arsenault sur Radio-Canada.

Science et religion : la nécessaire réinterprétation des textes sacrés

Les participants au segment « Paroles divines » : Sonia Sarah Lipsyc, Sébastien Doane et Michael Nafi Crédit photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Les participants au segment « Paroles divines » : Sonia Sarah Lipsyc, Sébastien Doane et Michael Nafi Crédit photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Pour certains, le dialogue entre la science et la religion relève de l’impossible. Les participants à notre segment « Paroles divines » ne sont pas de cet avis. « Ce qui pose problème, c’est quand la science essaie de faire de la religion et la religion essaie de faire la science », rétorque le bibliste Sébastien Doane. Il discute avec le chercheur en philosophie musulmane Michael Nafi et la sociologue et directrice d’ALEPH Sonia Sarah Lipsyc, de la relation complexe entre les discours religieux et scientifiques, et de la nécessité de reconsidérer les textes à la lumière des connaissances actuelles.

« La religion n’a pas à intervenir dans la science, en revanche, la science ne vit pas en vase clos », ajoute Michael Nafi.

« On n’a pas besoin de laisser notre tête à la maison quand on lit la Bible », dit Sébastien Doane. Écrite il y a 2000 ans, la Bible « parle du monde qui lui est propre et de la compréhension du monde de son époque ».

« La science, pour certains, c’est comprendre les œuvres divines », dit Sonia Sarah Lipsyc, directrice d’ALEPH (Centre d’études juives contemporaines de la Communauté sépharade unifiée du Québec).

« La question de la causalité dans la science reste entière. Les causes, en science, on les trouve à rebours. On n’y a pas accès directement », ajoute Michael Nafi.

Relectures modernes
Sonia Sarah Lipsyc note qu’il y a trois attitudes dans la communauté juive en ce qui concerne la relation entre science et religion. « Il y a ceux qui considèrent que tout est déjà dans les textes, ceux qui pensent que ce sont deux mondes différents qui ne sont en rien compatibles, et ceux qui sont plus dialectiques. »

« Le courant scientiste, qui essaie de trouver des concordances entre la science et le Coran, est un phénomène nouveau qui ne s’inscrit pas dans l’exégèse classique », explique Michael Nafi.

Michael Nafi est docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cegep John Abbott et chercheur en philosophie musulmane.
Sonia Sarah Lipsyc est directrice d’ALEPH (Centre d’études juives contemporaines de la Communauté sépharade unifiée du Québec), docteure en sociologie, auteure, chercheuse, enseignante et dramaturge.
Sébastien Doane est bibliste, doctorant à l’Université Laval et auteur de livres sur l’interprétation de la Bible.

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Le jeudi 3 mars 2016, « Paroles divines », séquence mensuelle dans l’émission « Plus on est de fous, plus on lit » animée par Marie-Louise Arsenault sur Radio-Canada.

La sexualité dans les grandes religions monothéistes

Les participants au segment « Paroles divines » : Sébastien Doane, Sonia Sarah Lipsyc et Michael Nafi. Photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Les participants au segment « Paroles divines » : Sébastien Doane, Sonia Sarah Lipsyc et Michael Nafi. Photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Le Coran ainsi que l’Ancien et le Nouveau Testament prescrivent quantité de pratiques et d’attitudes à adopter envers l’amour conjugal, l’adultère, la masturbation, l’homosexualité ou encore la polygamie, que ce soit de manière directe ou de manière indirecte. Le bibliste Sébastien Doane, le chercheur en philosophie musulmane Michael Nafi et la directrice d’ALEPH Sonia Sarah Lipsyc, distinguent ce que disent réellement les textes religieux des interprétations qu’en ont faites le clergé et les mouvances orthodoxes.

Sexe et plaisir
« [Dans le Cantique des cantiques], il y a toutes ces images métaphoriques sur la sexualité. Moi, j’avoue qu’à 12 ans, c’est ce qui m’a accroché à la lecture de la Bible. Je découvrais à cet âge-là la sexualité en lisant la Bible », dit Sébastien Doane à propos du caractère sulfureux de ce texte de l’Ancien Testament. Dans le Nouveau Testament, la sexualité est toutefois presque absente.

« Il n’y a pratiquement aucune ligne attribuée à Jésus sur la thématique de la sexualité, continue Sébastien Doane. Ce n’est pas du tout dans le fondement du message chrétien. Le message est beaucoup plus sur l’amour sous toutes ses formes. »

Dans l’islam et le judaïsme, la notion de plaisir est cruciale. « Dans la tradition juive, la notion de plaisir est extrêmement importante, dit Sonia Sarah Lipsyc. Il incombe à l’homme de faire plaisir à la femme et c’est même écrit dans le contrat de mariage. »

« C’est également une cause de divorce dans l’islam, ajoute Michael Nafi. Un homme qui ne satisfait pas sa femme est une des rares causes de divorce. La complication, c’est comment on prouve ce genre de choses. »

L’invention du péché originel
« Il n’y a rien dans la Bible qui réfère au péché originel. C’est une interprétation qui vient de saint Augustin, souligne Sébastien Doane. Il y a toute une imagerie liée à la sexualité qui est plaquée sur le texte de la Genèse [par saint Augustin]. L’interdit est de manger le fruit de la connaissance, du bien et du mal, ce n’est pas de faire l’amour. Ça n’a aucun rapport. »

« Dans le judaïsme, il n’y a pas de faute d’Adam et Ève liée à la transgression sexuelle. Dans la tradition juive, c’est lié à l’impatience », ajoute Sonia Sarah Lipsyc. « Ce qu’on voit d’emblée avec Adam et Ève, c’est la difficulté de communication dans le couple. »

« Quelle que soit cette faute qui a été commise, [dans le Coran] elle incombe aux deux », conclut Michael Nafi, qui note que la chute d’Adam et Ève fait également partie de la tradition islamique.

Homosexualité : entre tolérance et interdiction
« Dans tous les courants [juifs] non orthodoxes, qui sont majoritaires dans le monde, les gais et les lesbiennes ont un statut d’égalité par rapport aux hétérosexuels. On a même à Montréal une femme rabbin qui est homosexuelle », relève Sonia Sarah Lipsyc. Néanmoins, elle concède que « le texte du lévitique est dur. Notamment pour l’homosexualité masculine, parce que l’homosexualité féminine n’apparaît pas dans les textes directement.

« L’acte entre deux femmes n’est pas considéré comme un acte sexuel puisqu’il n’y a pas de pénétration comme telle. La transgression est considérée comme mineure », poursuit-elle.

« Il y a une abondance, même une surabondance de littérature homoérotique dans l’islam. Il y a une différence entre l’acte, la sodomie avérée, et le désir qu’on peut avoir pour un jeune homme », dit Michael Nafi.

Michael Nafi est docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cégep John Abbott et chercheur en philosophie musulmane.
Sonia Sarah Lipsyc est directrice d’ALEPH (Centre d’études juives contemporaines de la Communauté sépharade unifiée du Québec), docteure en sociologie, auteure, chercheuse, enseignante et dramaturge.
Sébastien Doane est bibliste, doctorant à l’Université Laval et auteur de livres sur l’interprétation de la Bible.

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Le jeudi 28 janvier 2016, « Paroles divines », séquence mensuelle dans l’émission « Plus on est de fous, plus on lit » animée par Marie-Louise Arsenault sur Radio-Canada.

L’hospitalité dans les grandes religions monothéistes

Les participants au segment « Paroles divines » : Sonia Sarah Lipsyc, Sébastien Doane et Michael Nafi Crédit photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Les participants au segment « Paroles divines » : Sonia Sarah Lipsyc, Sébastien Doane et Michael Nafi Crédit photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

« Ce n’est pas facile d’accepter l’autre, et c’est précisément parce que ce n’est pas facile qu’on peut lire toute la Torah et toute la Bible comme un apprentissage constant de la fraternité », dit la sociologue Sonia Sarah Lipsyc. Elle discute avec le chercheur en philosophie musulmane Michael Nafi et le bibliste Sébastien Doane de la question centrale de l’hospitalité et du rapport à l’autre dans les traditions monothéistes.

L’hospitalité dans le Coran
Michael Nafi souligne qu’au cœur des textes sur la piété morale, on trouve la charité envers les pauvres et envers l’exilé. « L’exilé est la seule figure paradigmatique qui est au singulier. La prière et l’aumône viennent bien après dans les textes. On dit dans ce verset que la vraie piété, c’est s’occuper des figures de la précarité. »

« Dans les textes sacrés, on dit souvent une chose et peut-être son contraire. Sur la question de l’hospitalité et de l’accueil de l’autre, c’est un des rares endroits où j’ai trouvé une systématicité, une cohérence et les mêmes paroles dans le Coran », précise le chercheur en philosophie musulmane.

L’hospitalité dans l’Ancien Testament
« Je crois que les grandes religions monothéistes sont toutes des enfants d’Abraham. Et l’hospitalité, on l’apprend d’Abraham, ajoute Sonia Sarah Lipsyc. Il n’hésite pas à interrompre sa conversation avec le transcendant [Dieu] pour accueillir les itinérants. Il leur propose à boire, de se laver et de manger. »

L’origine de la charité, insiste la directrice d’ALEPH, c’est rétablir les inégalités sociales. « Et selon la tradition hébraïque, celui qui a reçu n’est pas exempt de donner à son tour, selon ses moyens. »

« L’étranger aussi a des devoirs. La loi du pays est ta loi. Quand un étranger arrive, il a le devoir de s’initier aux lois du pays et de les respecter », conclut Sonia Sarah Lipsyc. « L’apprentissage est autant pour l’étranger que pour celui qui reçoit. »

L’hospitalité dans le Nouveau Testament
Pour les premiers croyants, relève Sébastien Doane, leur seule solution devant leurs persécuteurs était de faire preuve d’ouverture et de les accueillir.

« Leur seule éthique était l’accueil, insiste le bibliste. Un chrétien xénophobe ne connaît pas les textes fondateurs. […] L’amour de son prochain est premier et après on peut aimer Dieu », soutient le bibliste.

Michael Nafi est docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cegep John Abbott et chercheur en philosophie musulmane.
Sonia Sarah Lipsyc est directrice d’ALEPH (Centre d’études juives contemporaines de la Communauté sépharade unifiée du Québec), docteure en sociologie, auteure, chercheuse, enseignante et dramaturge.
Sébastien Doane est bibliste, doctorant à l’Université Laval et auteur de livres sur l’interprétation de la Bible.

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Le jeudi 10 décembre 2015, « Paroles divines », séquence mensuelle dans l’émission « Plus on est de fous, plus on lit » animée par Marie-Louise Arsenault sur Radio-Canada.

La vie après la mort dans les grandes religions monothéistes

Sonia Sarah Lipsyc, directrice d'ALEPH, Sébastien Doane, bibliste, et Michael Nafi, chercheur en philosophie musulmane Photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Sonia Sarah Lipsyc, directrice d’ALEPH, Sébastien Doane, bibliste, et Michael Nafi, chercheur en philosophie musulmane Photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

« Toutes les traditions monothéistes reconnaissent l’immortalité de l’âme », explique Sonia Sarah Lipsyc. La spécialiste de la tradition juive discute de ce trait unifiant avec le chercheur en philosophie musulmane Michael Nafi et le bibliste Sébastien Doane. Ils s’accordent pour dire que l’image métaphorique qu’on se fait de la vie après la mort est souvent bien éloignée de ce qu’affirment les textes religieux.

« Il y a de grands blancs dans les textes et ce sont les lecteurs qui les ont remplis par la suite à partir des valeurs de leur société », dit Sébastien Doane.

« Dans la tradition musulmane, tout ce qui peut se dire sur le paradis ou l’enfer fait partie des choses cachées. Par sagesse, la tradition impose qu’on ne puisse en parler qu’à partir des textes pour éviter un excès de spéculation », ajoute Michael Nafi.

Michael Nafi est docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cegep John Abbott et chercheur en philosophie musulmane

Sonia Sarah Lipsyc est directrice d’ALEPH (Centre d’études juives contemporaines de la Communauté sépharade unifiée du Québec), docteure en sociologie, auteure, chercheuse, enseignante et dramaturge.

Sébastien Doane est bibliste, doctorant à l’Université Laval et auteur de livres sur l’interprétation de la Bible.

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Le mardi 3 novembre 2015, « Paroles divines », séquence mensuelle dans l’émission « Plus on est de fous, plus on lit » animée par Marie-Louise Arsenault sur Radio-Canada.

Les femmes dans les textes sacrés des grandes religions monothéistes

Sonia Sarah Lipsyc, directrice d'ALEPH, et Sébastien Doane, bibliste Photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Sonia Sarah Lipsyc, directrice d’ALEPH, et Sébastien Doane, bibliste Photo : Radio-Canada/Olivier Paradis-Lemieux

Pour les spécialistes des textes sacrés de l’islam, du christianisme et du judaïsme Florence Ollivry-Dumairieh, Sébastien Doane et Sonia Sarah Lipsyc, il est nécessaire au 21e siècle d’actualiser les écritures. Textes millénaires, le Coran et les Nouveau et Ancien Testaments témoignent de l’époque à laquelle ils ont été écrits, notamment quant à la place des femmes dans la société. Réunis pour le segment « Paroles divines », ils discutent de ce que les textes prescrivent pour les femmes et du contexte d’émergence de ces trois religions.

« Je pense que le 21e siècle, c’est vraiment le siècle des lectures féministes, le siècle au cours duquel les femmes vont se réapproprier les textes et les termes du débat religieux », affirme l’islamologue Florence Ollivry-Dumairieh.

« Le Coran est le reflet de la société dans lequel il est apparu et dans lequel il a été révélé. Il est à la fois entre rupture et continuation. Il apporte certaines améliorations, mais en même temps il reprend certaines pratiques tribales. Il est important d’en faire une lecture critique et actualisée », ajoute Florence Ollivry-Dumairieh.

« Il y a ce qui a été écrit et comment ç’a été interprété. Le travail, c’est comment on reçoit tout ça, qu’est-ce qu’on en fait », soulève la directrice d’ALEPH Sonia Sarah Lipsyc.

« Il y a aussi des contre-récits, souligne le bibliste Sébastien Doane, comme le Cantique des cantiques, qui est un poème érotique, dans lequel la femme exprime son désir. C’est peut-être un des premiers textes littéraires féminins. On ne sait pas si c’est une femme qui l’a écrit, mais ça ne sonne pas comme un homme qui parle à une femme. »

 

Sonia Sarah Lipsyc est directrice d’ALEPH (Centre d’études juives contemporaines de la Communauté sépharade unifiée du Québec), docteure en sociologie, auteure, chercheuse, enseignante et dramaturge.
Sébastien Doane est bibliste, doctorant à l’Université Laval et auteur de livres sur l’interprétation de la Bible.
Florence Ollivry-Dumairieh est islamologue, doctorante en sciences des religions à l’Université de Montréal et à l’École Pratique des Hautes Études.

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Le jeudi 3 septembre 2015, « Paroles divines », séquence mensuelle dans l’émission « Plus on est de fous, plus on lit » animée par Marie-Louise Arsenault sur Radio-Canada.