De la nécessité de la fidélité et de la rupture ?
L’étude juive est l’un des commandements centraux de la tradition juive et l’un des secrets de la pérennité d’Israël. Elle s’exprime sous sa version classique par l’étude des textes traditionnels (Torah, Talmud, Midrash, Kabbale, littérature rabbinique diverse). Cet amour de la connaissance, de l’investigation, de la remise en question de l’acquis – du fait de ne pas prendre à la lettre pour ce qu’elle est – se transmet aussi de façon séculaire. On pourrait même supposer que cet atavisme singulier – que l’on pourrait définir comme un atavisme intellectuel à l’origine spirituel – ait permis à Freud de penser … la psychanalyse. « Le mode de pensée talmudique ne peut tout de même pas nous avoir subitement quittés », lui écrivait son disciple Karl Abraham, en livrant un exemple de similitude entre la propédeutique talmudique et la pensée freudienne. Et le fait, comme le signifie l’historien Yosef Haim Yeroushalmi que Freud n’ait rien objecté à cette interpellation signifierait probablement qu’il l’ait acceptée, Dans une autre correspondance avec le pasteur Pfister, Freud ajouta : « Pourquoi la psychanalyse n’a-t-elle pas été créée par l’un de tous ces hommes pieux, pourquoi a-t-on attendu que ce fût un juif tout à fait athée? ». Il y avait donc à la fois la reconnaissance d’une transmission, au chemin visible ou invisible, et la nécessité d’une rupture avec elle afin de faire preuve d’inventivité (…). Pour lire la suite de cet article de Sonia Sarah Lipsyc, paru le 1er janvier 2013 sur le site « Judaismes et Questions de sociétés », cliquez ici.