Quand les juifs se réapproprient leurs textes…

De la nécessité de la fidélité et de la rupture ?

L’étude juive est l’un des commandements centraux de la tradition juive et l’un des secrets de la pérennité d’Israël. Elle s’exprime sous sa version classique par l’étude des textes traditionnels (Torah, Talmud, Midrash, Kabbale, littérature rabbinique diverse). Cet amour de la connaissance, de l’investigation, de la remise en question de l’acquis – du fait de ne pas prendre à la lettre pour ce qu’elle est – se transmet aussi de façon séculaire. On pourrait même supposer que cet atavisme singulier – que l’on pourrait définir comme un atavisme intellectuel à l’origine spirituel – ait permis à Freud de penser … la psychanalyse. « Le mode de pensée talmudique ne peut tout de même pas nous avoir subitement quittés », lui écrivait son disciple Karl Abraham, en livrant un exemple de similitude entre la propédeutique talmudique et la pensée freudienne. Et le fait, comme le signifie l’historien Yosef Haim Yeroushalmi que Freud n’ait rien objecté à cette interpellation signifierait probablement qu’il l’ait acceptée, Dans une autre correspondance avec le pasteur Pfister, Freud ajouta : « Pourquoi la psychanalyse n’a-t-elle pas été créée par l’un de tous ces hommes pieux, pourquoi a-t-on attendu que ce fût un juif tout à fait athée? ». Il y avait donc à la fois la reconnaissance d’une transmission, au chemin visible ou invisible, et la nécessité d’une rupture avec elle afin de faire preuve d’inventivité (…).   Pour lire la suite de cet article de Sonia Sarah Lipsyc, paru le 1er janvier 2013 sur le site « Judaismes et Questions de sociétés »,  cliquez ici.

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Dr Sonia Sarah Lipsyc

Sonia Sarah Lipsyc est directrice de ALEPH,le Centre d’Études Juives Contemporaines de la Communauté Sépharade Unifiée du Québec (CSUQ), depuis sa création en 2009. Docteur en Sociologie, Sonia Sarah Lipsyc est également auteure, chercheure, enseignante et dramaturge. Elle est chercheure associé à l'Institut d'Études Juives Canadienne de l'Université Concordia (Montréal). Elle a créée, en 2012, une unité de Recherches au sein de ALEPH sur «Judaïsmes et Questions de Société» ainsi qu'un site de ressources sur ces thématiques (http://judaismes.canalblog.com). Elle a notamment écrit "Salomon Mikhoëls ou le testament d'un acteur juif" (2002) et dirigé la publication de Femmes et judaïsme aujourd’hui, In Press (2008). «Eve des limbes revenue ou l'interview exclusive de la première femme (ou presque) de l'humanité» a été mise en ondes sur France Culture (2011) et mise en espace en anglais à l'Université de Brandeis (Boston) en 2012. Sa dernière mise en scène, «Sauver un être, sauver une monde» a été représentée devant des centaines d'élèves du secondaire à Montréal. Elle a participé à plus de cinquante émissions de télévision sur le judaisme (France 2, Chaine Histoire). En 2011, elle a reçu le Prix d’excellence enéducation juive de la Fondation Samuel et Brenda Gewurz de la BJEC (Bronfman Jewish Education Center).