Le féminisme est-il soluble dans le judaïsme?

A l’instar d’autres mouvements révolutionnaires, le nombre de Juives historiquement engagées dans le féminisme est proportionnellement plus élevé que la moyenne nationale ou l’implication d’autres communautés. Citons pour mémoire la socialiste allemande Clara Zetkin (1857-1933) qui, la première, en 1910, proposa la création de « la Journée Internationale des Femmes », l’anarchiste russe Emma Goldman (1869-1940) et les américaines Betty Friedan (1921-2006), l’auteure du classique « La femme mythifiée » ou Judith Butler, la théoricienne du féminisme « queer ».

Mais si leur judaïsme est à la fois l’un des vecteurs essentiels de leur implication féministe, leur féminisme représente souvent un point de rupture avec leur tradition ancestrale et institutionnalisée. D’un côté, la tradition juive, par éducation ou atavisme, leur inocule une conscience, une éthique, une espérance – croire que monde peut et doit changer et que la part de chacun(e) est inestimable dans ce processus – de l’autre, elles rejettent le modèle religieux et patriarcal de ce judaïsme. Et cette rupture est parfois (souvent ?) à l’origine de leur engagement féministe.

Pour lire la suite de cet article de Sonia Sarah Lipsyc, initialement paru à l’occasion de la journée des Femmes du 8 mars dans « Paroles de femmes », Cahiers Bernard Lazare, mars 2012, n°336, Paris et mis en ligne le 29 avril 2012 sur le site « Judaismes et Questions de sociétés », cliquez ici.

 

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Dr Sonia Sarah Lipsyc

Sonia Sarah Lipsyc est directrice de ALEPH,le Centre d’Études Juives Contemporaines de la Communauté Sépharade Unifiée du Québec (CSUQ), depuis sa création en 2009. Docteur en Sociologie, Sonia Sarah Lipsyc est également auteure, chercheure, enseignante et dramaturge. Elle est chercheure associé à l'Institut d'Études Juives Canadienne de l'Université Concordia (Montréal). Elle a créée, en 2012, une unité de Recherches au sein de ALEPH sur «Judaïsmes et Questions de Société» ainsi qu'un site de ressources sur ces thématiques (http://judaismes.canalblog.com). Elle a notamment écrit "Salomon Mikhoëls ou le testament d'un acteur juif" (2002) et dirigé la publication de Femmes et judaïsme aujourd’hui, In Press (2008). «Eve des limbes revenue ou l'interview exclusive de la première femme (ou presque) de l'humanité» a été mise en ondes sur France Culture (2011) et mise en espace en anglais à l'Université de Brandeis (Boston) en 2012. Sa dernière mise en scène, «Sauver un être, sauver une monde» a été représentée devant des centaines d'élèves du secondaire à Montréal. Elle a participé à plus de cinquante émissions de télévision sur le judaisme (France 2, Chaine Histoire). En 2011, elle a reçu le Prix d’excellence enéducation juive de la Fondation Samuel et Brenda Gewurz de la BJEC (Bronfman Jewish Education Center).